Les 9 hectares de vignes qui appartenaient à Jean Rijckaert ont été cédés à Florent Rouve en 2013 qui assure depuis la pérennité du domaine. C’est un retour aux sources pour le nouveau gérant puisque Florent avait déjà travaillé dans les vignes jurassiennes après son diplôme d’ingénieur agronome et que ses parents sont de la région. Il est associé à la famille Collovray & Terrier mais dirige l’affaire de manière autonome en poursuivant et en faisant évoluer les pratiques de son prédécesseur. Florent a conservé le nom du domaine qui jouit d’une bonne réputation à l’étranger puisque les Vins Rijckaert sont exportés à 85%. L’activité était et reste complétée par des achats de raisins choisis avec un soin rigoureux que « Les Vins du Fleuve » est en mesure de proposer. Au tournant de cette première décennie du millénaire, les Vins Rijckaert sont uniquement blancs mais Florent est titillé par l’élaboration de vins rouges dans le Jura.
Les vignes en propriété sont majoritairement situées autour d’Arbois, 6 ha en production avec l’acquisition d’une nouvelle parcelle en 2016, pour 4 hectares dans le Mâconnais. Les parcelles du Jura sont sur des terrains pauvres avec un âge respectable de 40 à 50 ans, ce qui limite naturellement les rendements. Florent travaille sur deux sites, à Villette-lès-Arbois dans le Jura et Davayé dans le Mâconnais et applique les mêmes modes de culture sur les deux sites. Les vignes du Jura avaient la particularité jusqu’en 2018 d’avoir des sols aérés puisqu’il n’y avait pas de tracteur sur le domaine. Les rangs sont enherbés, les travaux « en vert », dont le rognage, étaient manuels mais le nouveau propriétaire envisage de faire évoluer les pratiques culturales en se rapprochant de la biodynamie, sans en épouser le dogme .« Tout ce que j’ai appris en œnologie ne me sert jamais» dit Florent, qui avec l’arrivée d’un nouveau chef de culture en 2018 issu d’un domaine appliquant les techniques de Steiner ,veut « privilégier les équilibres ». L’idée pour les deux vignobles, Jura et mâconnais, étant de passer en bio sans label, sauf si les clients le demandent, avec des doses de cuivre à minima en utilisant la phytothérapie ou des adjuvants naturels.
En vinification les pratiques de l’ancien propriétaire restent d’actualité avec deux principes, tous les vins vieillissent en fûts mais sans fûts neufs dans le Jura et les élevages sont au minimum de 11 mois dans le mâconnais pour 16 mois dans le Jura puisque les vins sont plus longs à « se faire ». Pas d’utilisation d’enzymes de débourbage, ni de levurage et aucun batonnage pendant l’élevage, c’est-à-dire le moins d’intervention possible. « Les levures s’occupent des sucres, les bactéries de l’acide malique et ça fonctionne » dixit Florent qui ne s’angoisse pas. Les fermentations se font sans sulfites, une petite dose après la fermentation malo-lactique puis pour la mise car les vins sont expédiés à l’autre bout du monde. Les vins sont assemblés après dégustation pour éliminer ceux qui ne conviendraient pas, puis laissés quelques mois en masse à Davayé avant de subir une filtration tangentielle pour la mise en bouteille.
Le domaine est régulièrement cité dans la presse spécialisée
Guide Bettane et Dessauve des vins de France 2015 3 étoiles (BD)
Guide des meilleurs vins de France 2015 de la revue du vin de France
Bourgognes aujourd’hui n° 110